QUID du sindrôme du voyageur éternel?

22/06/2013 21:34

    Une des choses que je trouve le plus difficile à expliquer à quelqu'un qui a toujours vécu au même endroit, c'est justement le sentiment de ne pas appartenir à aucun endroit. C'est une sorte d'anxiété, de "ne n'être jamis à la maison", de "manque de quelque chose" ... Je l'appelle "le syndrome du voyageur éternel", parce qu'une fois l'avoir vécu et l'avoir aimé, il n'y a pas de retour.  Difficille explication. Les experts appellent cela de «choc culturel inversé" .

    Dans sa forme la plus simple, ce serait quelque chose comme ceci: lors d'une visite à un endroit, votre mémoire se fixe au moment même et reste inchangée pour toujours. De retour de ce voyage, cet instant, cet endroit vécu vous manquera toujours.

    La prise de conscience de que l'on souffre de ce syndrome survient lorsque vous revenez en arrière (et c'est pourquoi cette maladie est si cruelle):  nous nous rendons compte que le lieu idéalisé dans notre mémoire a continué à évoluer sans nous et que la familiarité présente dans nos souvenirs n'y est plus.

Et ainsi, vous marchez à jamais dans une dynamique dans laquelle nul part c'est "chez vous".  Un mélange de styles, des architectures, des cuisines ... Vous voulez vivre dans une ville souvenir, mitigée de toutes les villes que vous avez aimé. Mais la ville n'existe pas.
Et celui qui n'a pas parcouru plus de route qu'en partant en vacances comprendra difficillement. Pour lui, "la maison" sera toujours d'abriter dans un lieu especifique. 
    Corey Heller a écrit «Coming home after living out" . Dans ses écrits, elle parle: "d'avoir ce sentiment de vouloir revenir tout le temps, mais de retour, être désireux de repartir." C'est quelque chose que j'ai ressenti plusieurs fois mais que je n'avais pas très bien compris pourquoi.
    L'apprentissage d'autres cultures vous change pour toujours. Malgré le fait de ne jamais se retrouver  "à la maison" , d'avoir toujours le manque de quelque chose,  le voyageur éternel se sacrifie, prend goût et repart à chaque occasion vénue.
Je suis d'accord que partir c'est perdre de la familiarité de votre ville, en revanche, c'est gagner en familiarité internationale. Les difficultés nombreuses et courantes du voyage se banalisent. L'organisation, le pouvoir d'adaptation, la capacité d'étonnement s'impplifient. Les exigences quotidiennes, inversement, se font au juste necessaire. Le temps prend une nouvelle dimension. Vous devenez une personne plus attentive. Il sera plus facile de s'impregner des principes basiques de la culture dans laquelle vous y êtes.

    Il faut me demander si je me sentirais à la maison un jour (ou plutôt, quelque part). Qu'est ce que me manque exactement pour être "à la maison"?

Ceux qui sont un peu nomade savent qu'à la fin, il existent " certaines choses" et "certaines  personnes" qui réellement representent «la maison». Certains auront la chance de que ces gens et ces valeurs les accompagnent, physiquement et surtout dans l'âme. Et finalement, pour ces voyageurs éternels, "la maison" sera n'importe où: elle sera partout.