Thailande et la surprenante Indochine: Laos, Cambodge et Vietnam

26/04/2014 12:42

18/04 : Nous voici dans l’aéroport  international de Hanoi, au Vietnam, prêts à partir de l’Asie du Sud-est pour entrer dans la région autonome de Hong Kong. Nous n’avons pas encore notre visa chinois, mais même si Hong Kong appartient à la Chine, c’est une région indépendante, et la plus part des nationalités  peuvent y accéder sans problème. Ils ne tamponnent même pas le passeport. Hong Kong (ex colonie britannique) et Macao (ex colonie portugaise) sont encore diffèrent du Tibet. Celui-ci est aussi indépendant mais en plus du visa chinois, il faut un permis spécial Tibet. Va comprendre pourquoi  la Chine complique-t-elle  autant les entrées et les sorties de son immense territoire ? :0 ! Mais bon, la vrai Chine continentale  sera pour plus tard, il nous faut encore passer quelques jours à Hong Kong, Macau, Inde et Népal. Ceci dit, on a encore de la route.

Un bref résumé de la continuation de notre parcours en Asie du Sud-est :

Thaïlande :

 Une fois quitté Bangkok, nous sommes partis en train au Nord du pays : d’Ayuthaia à Chiang Mai. Le train en Thaïlande est assez ponctuel, bien que pas super confortable : on sent toutes les liaisons des rails. Pendant 15 jours nous avons été confrontés à une légère overdose de temples et des cités impériales thaïlandaises.  Il y en a partout, avec une architecture très caractéristique et zen en même temps. A Chiang Mai nous avons fait des cours de cuisine et profité d’une ambiance de montagne. Goulven au cours de cuisine, je ne m’y attendais pas! C’était à Chiang Rai le dernier arrêt pour découvrir un magnifique temple entièrement blanc, il a été conçu par un artiste et construit avec ses propres moyens. Sur les murs, on a eu le droit au Batman peint d’un côté et le Buddha de l’autre. Des figures modernes et religieuses se mélangeaient dans un cadre complètement blanc immaculé. Assez intéressant.

Ensuite nous sommes montés jusqu’au fameux Triangle d’Or ; frontière entre le Laos, la Thaïlande et la Birmanie. On peut encore imaginer les anciens échanges du commerce d’opium réalisés dans cette incroyable triple frontière où le Mekong était l’acteur majeur. La seule monnaie acceptée c’était « l’Or », dont le nom de l’endroit. L’ambiance est encore un peu trader, un peu marchande, un peu mystérieuse, un peu sombre.

Le Laos :

Nous voulions rentrer dans l’Indochine par le Mekong. Eh oui, l’ancienne colonie française d’Indochine…  (Laos, Cambodge, Vietnam). On avait hâte de retrouver quelques produits et influences de l’hexagone, depuis le temps ! Nous avons passé facilement la frontière terrestre, et ensuite nous embarquions pour 2 jours de croisière en petit bateau.  En partant le midi de Huai Xai au rythme du Mékong,  nous sommes arrivés à Luang Prabang le lendemain soir. Cette croisière fut très riche de rencontres et de paysages de la vie aux bords de cette immense rivière, qui plus tard rencontrera la mer au sud du Vietnam (le delta du Mékong). Avec ses jolies têtes et un air un peu méfiant, le Laos nous a agréablement surpris. Luang Prabang, la plus charmante ville du Laos où il est possible d’assister très tôt le matin à la donation de nourriture à des dizaines de moines et où l’on peut voir de très belles cascades. Puis nous sommes partis en bus couchette à Vientiane et ensuite à Pakse, où, pour la première fois, nous avons mangé un vrai pain au chocolat, un délice ! Il faut dire qu’après 8 mois de voyage trouver un pain au chocolat qui ressemble aux merveilles de la viennoiserie française est un vrai évènement. De Pakse, nous sommes repartis toujours vers le sud, et toujours en suivant le Mékong pour enfin arriver dans un super endroit qui s’appelle  « les 4 miles iles ». Le Mekong qui limite la frontière avec le Cambodge se « ramifie » en une infinité de canaux. Ces canaux entourent des milliers de petites iles, parfois habitées. Nous sommes restés deux jours dans une de ses iles sans voitures. Une expérience extra vu le cadre encore inexploré. Nous avons fait le tour de l’ile en vélo, visité une école… vu des dauphins de rivière. Quel bonheur !

Cambodge :

 Il nous fallait des forces pour pouvoir passer la frontière entre le Laos et le Cambodge, connue par la corruption des douaniers qui demandent une taxe pirate d’entrée/sortie de ces pays. De plus, nous avons attendu le bus pendant plus de 3 heures avant de prendre le chemin de 23h pour Siam Reap, au Cambodge.  Les chemins en terre, le bus sans climatisation, le chauffeur au téléphone (il n’avait pas plus de 18 ans), la porte qui ne se fermait pas… ce chemin est un vrai sketch à raconter en détails plus tard.

Nous avons passé seulement 6 jours au Cambodge, à cause du timing serré pour entrer au Vietnam. Notre passage était court mais intense : à Siam Reap, nous avons visité le majestueux complexe d’Angkor Wat, la carte postale du pays, sauvé par la France d’ailleurs (si les français n’avaient pas négocié avec la Thaïlande ce morceau de terre, la plus grande construction religieuse du monde aurait été de l’autre côté de la frontière).  A Phnon Pheng, la perle d’Orient, la chose fut moins poétique : la prison S21 nous a choqué, les terribles faits du communisme Khmers rouge nous ont laissé sans parole. Phnon Pheng est allée en enfer et en est revenue. Ce fait est assez récent dans l’histoire (1979) et ceux qui ne sont pas morts dans les camps torturés sont toujours dans les rues. Victimes et bourreaux vivent tous dans la même société. Malgré tout cela, les cambodgiens, sont imperturbables dans leur gentillesse…  

Le Vietnam :

 On avait vraiment envie de rentrer au Vietnam, tellement on avait entendu de bonnes choses sur ce pays. Attention, le régime est toujours communiste, on ne peut pas dire et faire ce que l’on veut. Plus on monte vers le nord, plus le communisme se fait sentir. Il y a encore quelques années, seuls les vélos circulaient dans certaines villes. Mais, depuis 20 ans, le Vietnam vit une croissance rapide, et s’ouvre de plus en plus vers le monde occidental. Le sud du pays est l’exemple le plus fort de cette ouverture.

Notre première ville était Saigon, l’ancienne capitale d’Indochine, ou alors Ho Chi Min City, son nouveau nom après sa libération. Saigon a 10 millions d’habitants et autant de scooters. Les petites motos sont partout et ne s’arrêtent jamais. Quelle aventure pour traverser la rue! Personne ne s’arrête au feu rouge, alors il fallait forcer et se faufiler pour pouvoir passer. C’était amusant.

 C’est au sud du Vietnam que nous nous avons vu les effets de la guerre  avec la visite des fameux tunnels (trop fort), du musée de la guerre (incontournable) et d’un centre ou les affectés par l’agent orange  font de superbes œuvres artistiques.  Une dernière croisière au Mékong, cette fois ci dans le delta, pour voir les eaux terreuses rencontrer la mer à partir de ces centaines de ramifications. On se croyait dans les films de Rambo.

Nous sommes montés jusqu’à Hanoi, en passant par Dalat (et ses montagnes magnifiques), par Nha Trang (où lors d’une session de snorkeling nous avons constaté le triste état des coraux), par Hoi An (charmante ville colonial) et par Hue (ancienne capitale).  La plupart du temps, on louait un scoot, c’est de loin le meilleur moyen de transport local. Cela nous permettait de circuler facilement et d’aller dans des petits chemins de rizières.

Arrivant à Hanoi (au nord) bien plus traditionnelle que la grande Saigon (plus occidentale), on a mis quelques heures à se réhabituer.  On avait presque l’impression de revenir à Bali, quoi que, c’était quand même pire. Les trottoirs sont envahis par les motos garées, par les cuisines de « street food », et par  des familles entières assises par terre à faire des repas complets. On ne peut pas marcher dans les trottoirs. Il faut donc marcher dans la rue. Mais, dans les rues, on rencontre des marchands de toutes sortes de produits et surtout de scooters… Il n’y a pas une seule seconde où on n’entend pas un klaxon : pour rien, pour passer, pour saluer, pour faire avancer... En plus des klaxons, les tuktuks, qui ne laissent pas une seule fois passer l’opportunité de nous proposer un tour dans la ville. On pensait qu’à Hanoi, on allait craquer. Et presque. Heureusement nous sommes partis  pour deux jours à Halong Bay. Bien que cette croisière était un peu chère, cela nous a permis de respirer un peu au milieu de tant de beauté naturelle. Halong Bay est extraordinaire. Les milliers de montagnes plantées dans la mer font un immense paysage bucolique. De retour à Hanoi, nous sommes de nouveau repartis, mais cette fois ci à Tam Coc, une région aussi montagneuse appelée Halong Bay dans les terres. Là, nous avons fait une balade en bateau au milieu de toutes ces formations montagneuses incroyables, où la mer est remplacée par des rizières. Vietnam est une superbe destination, pleine de particularités et de surprises. Les gens et leur histoire,  leur courage et leur actuelle ascension… Impossible de ne pas s’attacher.